L’usage régulier de cannabis est associé à un risque accru de maladie mentale
Ottawa, 25 avril 2019 – Les personnes qui consomment régulièrement du cannabis, soit au moins une fois par semaine pendant plusieurs mois ou années, seraient plus à risque de développer une psychose ou une schizophrénie, selon un nouveau rapport du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS). Le rapport Dissiper la fumée entourant le cannabis : usage régulier et santé mentale passe en revue de nombreuses études récentes sur le lien entre le cannabis et plusieurs troubles de santé mentale.
Les auteurs du rapport ont constaté un lien plus étroit entre l’usage régulier de cannabis et un risque de schizophrénie ou de psychose en présence d’autres facteurs de risque, comme des antécédents familiaux de schizophrénie ou de psychose, une initiation précoce à l’usage de cannabis et la consommation de cannabis à forte teneur en THC. À l’opposé, malgré une forte corrélation entre l’usage de cannabis et les troubles dépressifs ou anxieux, le risque de développer de tels troubles après un usage régulier de cannabis est faible.
Quelques autres constats présentés dans le rapport :
- Les personnes atteintes de troubles de santé mentale, comme la schizophrénie, les troubles bipolaires, la dépression, les troubles anxieux et le trouble de stress post-traumatique, sont plus de deux fois plus susceptibles de faire un usage régulier de cannabis.
- L’usage régulier de cannabis est généralement associé à davantage d’effets néfastes que d’effets bénéfiques chez les personnes atteintes de troubles de santé mentale.
- Pour mieux comprendre le lien entre le cannabis et la santé mentale, nous avons besoin de mesures normalisées de l’usage de cannabis ainsi que d’études plus vastes.
« Le lien complexe entre l’usage de cannabis et la santé mentale suscite un grand intérêt, surtout depuis la légalisation, affirme Sarah Konefal, Ph.D., analyste (Recherche et politiques) au CCDUS. Selon les données actuelles, il y aurait une forte association entre l’usage régulier de cannabis et plusieurs troubles de santé mentale, en particulier la psychose et la schizophrénie. Cela ne signifie toutefois pas que l’un cause l’autre, car de nombreux facteurs contribuent à l’apparition de la maladie mentale. »
« La plupart des consommateurs ne développeront pas de troubles de santé mentale et la plupart des personnes ayant une maladie mentale ne prennent pas de cannabis. Pour mieux comprendre ce lien, nous avons besoin de mesures normalisées de l’usage de cannabis ainsi que d’autres études. »
Ce rapport est le plus récent de la série Dissiper la fumée entourant le cannabis, qui examine les effets du cannabis sur la santé mentale et physique des Canadiens. Les autres rapports abordent le cannabis et le fonctionnement cognitif, le cannabis au volant et les effets du cannabis pendant la grossesse.