Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances
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La pandémie de COVID-19 est venue bouleverser la vie de toutes les personnes vivant au Canada. Les difficultés économiques, les changements à la vie quotidienne et la séparation des êtres chers, entre autres, se poursuivent et sont associés, pour de nombreuses personnes vivant au Canada, à une aggravation de l’état de santé mentale et à une augmentation de l’usage de substances.

Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) et la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) ont demandé à la firme de sondage Léger de produire, sur une période de douze mois, une série de sondages bimestriels sur les effets à long terme de la pandémie sur la santé mentale et l’usage de substances des Canadiens. En suivant de près les tendances dans la population générale et dans certaines populations prioritaires, le CCDUS et la CSMC veulent mieux comprendre le lien entre la santé mentale et l’usage de substances pendant la pandémie et mieux accompagner les personnes vivant au Canada pendant cette période difficile.

Résultats des sondages

Rapport sommaire 1, sondage 1 (temps 1) et sondage 2 (temps 2)

Léger a réalisé un premier sondage auprès de 2 502 personnes vivant au Canada, du 13 octobre au 2 novembre 2020, puis un deuxième, auprès de 1 507 personnes, du 19 novembre au 2 décembre 2020. Les répondants signalent davantage de symptômes de troubles de santé mentale et un usage accru de substances depuis mars 2020. Les facteurs de stress liés à la pandémie ont une incidence disproportionnée sur les personnes ayant des antécédents de troubles de santé mentale ou d’usage de substances.

Jusqu’à une personne sur deux ayant un trouble lié à l’usage de substances rapporte avoir ressenti des symptômes modérément graves à graves de dépression depuis mars 2020. Près d’un tiers des répondants qui consomme de l’alcool rapporte un usage accru depuis le début de la pandémie. À noter que cette hausse était sensiblement plus élevée chez les répondants ayant des antécédents de troubles liés à l’usage de substances (entre 40 et près de 50 % d’entre eux disant avoir bu davantage pendant cette période).

Quelques constats tirés du sondage

  • Jusqu’à un répondant sur deux ayant présentement des symptômes de troubles de santé mentale qui consomme du cannabis rapporte un usage accru depuis mars 2020, comparativement à deux répondants sur cinq dans la population générale.
  • Plus d’un répondant sur trois ayant présentement des symptômes de troubles de santé mentale qui consomme de l’alcool rapporte un usage accru depuis le début de la pandémie.
  • C’est chez les répondants ayant des antécédents de troubles de santé mentale et d’usage de substances que le taux de symptômes modérés et graves d’anxiété est le plus élevé.
  • Les principaux facteurs de stress des répondants : leur situation financière (14 %), l’isolement social (12 %) et l’état de santé de leurs proches (11 %).
  • Seuls 24 % des répondants ayant un usage problématique de substances et 22 % de ceux présentant des symptômes de troubles de santé mentale ont eu recours à des services de traitement depuis mars dernier.

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Rapport sommaire 2, sondage 3 (temps 3) et sondage 4 (temps 4)

Léger a réalisé d’autres sondages au début de 2021. Un troisième sondage a été mené auprès de 1 502 personnes vivant au Canada du 15 au 25 janvier 2021, et un quatrième, auprès de 1 524 personnes vivant au Canada, du 1er au 14 mars 2021.

Le deuxième rapport sommaire de la série porte sur les effets de la pandémie sur la santé mentale et l’usage de substances selon le genre et le type de ménage et présente des données obtenues avec les quatre sondages. Ainsi, chez les membres des ménages avec de jeunes enfants, en particulier les femmes, les principaux facteurs de stress sont les soins aux enfants et la situation financière.

Comparativement à la population générale, les femmes des ménages avec des enfants de moins de 13 ans étaient plus susceptibles de présenter des symptômes d’anxiété et un usage accru de substances. Les résultats montrent que 37 % des femmes et 24 % des hommes qui vivent avec de jeunes enfants présentent une anxiété modérée ou grave. Depuis novembre 2020, 37 % des femmes et 26 % des hommes qui vivent avec de jeunes enfants et boivent de l’alcool disent en consommer davantage.

Quelques constats tirés du sondage

  • Un plus grand nombre de femmes rapportent des problèmes de santé mentale et un plus grand nombre d’hommes signalent un usage problématique de substances.
  • Les personnes qui vivent seules étaient plus susceptibles de présenter des symptômes modérés ou graves de dépression (20 % vs 15 %), des idées suicidaires (9 % vs 6 %) et un usage problématique d’alcool (31 % vs 22 %) que les autres répondants au sondage.
  • Dans les ménages avec enfants, le stress lié aux soins des enfants est plus fréquent chez les femmes (14 %) que chez les hommes (4 %); la situation financière et l’isolement social restent d’importants facteurs de stress pendant la pandémie.
  • Seuls 18 % des répondants présentant des symptômes de troubles de santé mentale et 20 % de ceux signalant un usage potentiellement problématique de substances indiquent avoir obtenu des soins depuis février 2021.

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Rapport sommaire 3 : sondage 5 (temps 5)

Le troisième rapport sommaire de la série montre que les effets du stress lié à la pandémie affectent davantage les personnes qui ont un faible revenu et celles qui sont au chômage. Pour plusieurs, les services en santé mentale et en usage de substances restent inaccessibles.
Les effets de la pandémie sur l’usage de substances et la santé mentale y sont analysés selon le revenu, la situation d’emploi et l’accès aux services en santé mentale et en usage de substances. Plus de 8 500 personnes vivant au Canada ont participé à ce sondage d’envergure mené d’octobre 2020 à mai 2021. Quelques grands constats :

  • C’est chez les personnes qui ont un faible revenu ou qui sont au chômage que les troubles de santé mentale et d’usage de substances sont les plus fréquents :
    • 50 % des répondants qui ont un faible revenu ou qui sont au chômage qui consomment du cannabis en font un usage problématique, alors que plus de 30 % de ceux qui consomment de l’alcool en font un usage problématique.
    • De même, 45 % des répondants qui ont un faible revenu ou qui sont au chômage rapportent une anxiété modérée ou grave, et plus de 30 %, une dépression modérément grave ou grave.
  • De plus, 25 % des personnes qui ont un faible revenu ou qui sont au chômage disent que leur situation financière est leur principale source de stress liée à la pandémie.
  • Davantage de personnes ont accès aux services en virtuel, mais le recours reste faible. Ainsi, 20 % des répondants ayant des troubles de santé mentale ont accédé à des services en virtuel, comparativement à 10 % de ceux ayant des troubles d’usage de substances.
  • Les personnes qui ont un faible revenu ou qui sont au chômage sont confrontées à un plus grand nombre d’obstacles au moment d’accéder à des services de traitement en santé mentale et en usage de substances. Les obstacles les plus souvent cités : difficultés financières, aide non disponible rapidement, ne pas savoir comment ni où obtenir de l’aide et longues listes d’attente.

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Rapport sommaire 4 : sondage 6 (T6)

Depuis octobre 2020, six sondages menés par la firme Léger ont suivi de près les liens entre la santé mentale et l’usage de substances. Les plus récentes données d’un sondage mené auprès de 1 543 personnes au Canada en juillet 2021 permet de faire des comparaisons, tout au long de la pandémie, par rapport à certains renseignements démographiques clés. 

Le rapport sommaire compare les répercussions sur la santé mentale et l’usage de substances chez les jeunes et les aînés, et évalue la prévalence de la stigmatisation à l’égard de la santé mentale et de l’usage de substances. Quelques grands constats :

  • Les jeunes (16 à 24 ans) étaient les plus susceptibles de faire état de troubles de santé mentale et d’usage de substances ainsi que d’une capacité moindre à gérer le stress de la pandémie. Près de 45 % des jeunes ont rapporté des symptômes d’anxiété modérés à graves, et près de 40 % des jeunes qui consomment de l’alcool, du cannabis ou les deux ont dit en avoir consommé davantage dans le dernier mois.
  • Les aînés (65 ans et plus), de leur côté, présentaient une meilleure santé mentale, un usage de substances moins problématique et une plus grande capacité d’adaptation. Seuls 9 % des aînés ont rapporté des symptômes d’anxiété modérés à graves. Environ 20 % des aînés qui consomment de l’alcool, du cannabis ou les deux ont dit en avoir consommé davantage.
  • La stigmatisation perçue concernant la dépression était encore fréquente, bien qu’en évolution chez les jeunes. Pour plus de la moitié des répondants (53 %), la stigmatisation envers les personnes en dépression reste présente.
  • La stigmatisation perçue concernant le trouble lié à l’usage d’alcool était encore plus répandue. Pour deux tiers des répondants (68 %), la stigmatisation envers les personnes ayant un trouble lié à l’usage d’alcool reste présente.
  • L’état de santé mentale des personnes qui ont ou qui ont eu des troubles d’usage de substances semble se détériorer. En juillet 2021, 22 % des personnes ayant des antécédents de trouble lié à l’usage de substances ont indiqué avoir sérieusement envisagé le suicide dans le dernier mois, alors qu’on parlait de 13 % en novembre 2020.

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Rapport sommaire 5 : sondage 7 (T7), sondage 8 (T8) et sondage 9 (T9)

Le cinquième rapport de la série porte sur le lien entre l’usage de substances et les idées suicidaires pendant la pandémie et présente des résultats transversaux obtenus au cours de neuf périodes, soit d’octobre 2020 à janvier 2022. Les plus récents sondages ont été menés entre le 31 août et le 13 septembre 2021, le 12 et le 20 novembre 2021, et le 11 et le 20 janvier 2022.

Selon les résultats obtenus depuis le début de la pandémie au Canada en mars 2020 :

•    Près de 8 % des personnes sondées ont indiqué avoir envisagé le suicide.
•    Environ une personne sur trois ayant des antécédents de trouble lié à l’usage de substances a signalé des idées suicidaires depuis le début de la pandémie (30 % des femmes et 36 % des hommes).
•    Environ une personne sur six ayant des problèmes d’usage de substances a déclaré avoir eu des idées suicidaires depuis le début de la pandémie (17 % des femmes et 16 % des hommes).
•    Les taux d’idées suicidaires étaient élevés chez les jeunes (17 %) et les personnes noires (15 %).
•    Les personnes sans emploi, que ce soit avant (15 %) ou pendant (16 %) la pandémie, étaient plus susceptibles de signaler des idées suicidaires que les personnes ayant un emploi (8 %).

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Rapport sommaire 6 : inclut les sondages 1 à 7 (T1 à T7)

Le sixième rapport de la série porte sur les effets de la pandémie sur les communautés 2SLGBTQ+ au Canada et présente des résultats transversaux obtenus au cours de sept périodes, soit d’octobre 2020 à septembre 2021.

Les résultats montrent que la pandémie de COVID-19 a eu des effets disproportionnés sur la santé mentale et la santé liée à l’usage de substances des communautés 2SLGBTQ+, comparativement aux autres répondants. Quelques grands constats :

  • Environ un répondant 2SLGBTQ+ sur quatre (24 %) affirme avoir une excellente ou une très bonne santé mentale pendant la pandémie, comparativement à près de la moitié (43 %) des autres répondants.
  • Environ la moitié (46 %) des répondants 2SLGBTQ+ indique ressentir des symptômes d’anxiété modérés ou sévères, comparativement à moins d’un quart (22 %) des autres répondants.
  • Environ 30 % des répondants 2SLGBTQ+ qui consomment de l’alcool indiquent en avoir consommé davantage, comparativement à 20 % des autres répondants.
  • Environ 20 % des répondants 2SLGBTQ+ qui consomment du cannabis indiquent en avoir consommé davantage depuis le début de la pandémie, comparativement à 10 % des autres répondants.
  • Les répondants 2SLGBTQ+ affirment que les finances constituent un obstacle important à l’accès aux services de santé mentale et usage de substances et signalent avoir fait face à des obstacles plus nombreux que les autres répondants pour avoir accès aux services de santé mentale.
  • 30 % des répondants 2SLGBTQ+ et 40 % des jeunes répondants 2SLGBTQ+ affirment avoir eu accès à des services de santé mentale virtuels depuis le début de la pandémie; ils sont moins nombreux à avoir eu accès à des services en personne.
  • Les idées suicidaires, l’anxiété et les symptômes de dépression sont plus fréquents chez les répondants 2SLGBTQ+ ethnoracialisés, comparativement aux autres répondants.

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Rapport sommaire 7 : rapport sommaire final : les régions et les grands facteurs (T1 à T10)

Rapport sommaire final, ce 7e rapport de la série porte sur les différences régionales et les grands facteurs dans les répercussions de la pandémie sur les personnes ayant des troubles de santé mentale et d’usage de substances au Canada.

Les personnes au Canada ayant des symptômes de dépression modérés ou graves étaient trois fois plus susceptibles de faire un usage problématique d’alcool, comparativement à celles n’ayant pas de tels symptômes. De plus, les personnes ayant des antécédents de trouble lié à l’usage de substances étaient trois fois plus susceptibles d’avoir des idées suicidaires, par rapport à celles sans de tels antécédents. L’étude a aussi fait ressortir certaines différences régionales. Ainsi, depuis le début de la pandémie de COVID-19 en mars 2020 :

  • C’est au Québec que le pourcentage de troubles de santé mentale était le plus faible.
  • Dans l’ensemble des régions, moins de 1 répondant sur 3 ayant des troubles de santé mentale a eu recours à des services de santé mentale. En Ontario, il y a eu hausse de l’accès à ces services.
  • Globalement, moins de 1 répondant sur 4 ayant un usage problématique d’alcool ou de cannabis a eu recours à des services d’usage de substances; il y a d’ailleurs eu une baisse considérable en Ontario et dans l’ensemble du Canada.
  • En Ontario, les services de santé mentale virtuels ont été utilisés presque 3 fois plus que les services en personne.
  • Ce sont les répondants de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba qui ont eu le plus recours aux services d’usage de substances.
  • La situation financière était le principal facteur de stress dans la plupart des régions. Au Québec, la principale source de stress des répondants était l’isolement social.

Le sommaire fait bien ressortir le lien étroit qui unit l’usage de substances et la santé mentale. Il montre aussi que la pandémie de COVID-19 a eu des effets disproportionnés sur la santé mentale et l’usage de substances des jeunes, des personnes à faible revenu et sans emploi, des personnes ethnoracialisées et des communautés 2SLGBTQ+, comparativement aux autres répondants.

Lire la version intégrale du rapport.

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